Road trip sur les cratères du Bromo et du Kawah Ijen
- Écrit et voyagé le 01/03/2011
On avait décidé de survoler Java et de se focaliser uniquement sur certains points. Après avoir évité Jakarta (que finalement personne n’apprécie) et s’être un peu attardé sur les monuments et alentours de Yogyakarta, c’était au tour des hauteurs de l’île de nous rencontrer.
Un package (réservé auprès de notre guesthouse, Prambanan Guesthouse) allait nous emmener au Bromo, au Kawah Ijen et enfin à Bali. Le menu était épicé :
- J1 : 11h de bus pour faire Yogy -> Cemoro Lawang (village au pied du Bromo)
- J2 : debout 4h pour voir le lever du soleil sur le Bromo puis Sempol, 5h de bus
- J3 : debout 4h pour monter au cratère d’Ijen et ensuite direction Bali, 7h de bus
Le volcan Bromo et sa caldeira
Le Bromo est un volcan d'Indonésie, situé dans l'est de l'île de Java à environ 100 km au sud de Surabaya dans le massif du Tengger. Il culmine à 2 329 m d'altitude et son cratère fait 800 m de diamètre et 200 m de profondeur.
Le trajet en bus est long. Le bus est plein et comporte 12 places (en comptant le conducteur). Chance on a la clim, ce qui nous permet de ne pas mourir de chaud. 11h et demi plus tard, on arrive enfin à l’office de Probolinggo dans laquelle on nous briefe sur le planning de demain (pour la montée au Bromo) et après demain (pour Ijen). On saute dans un nouveau bus pour finir le parcours, toutes fenêtres ouvertes cette fois ci: la clim est out of service.
La montée à Cemoro Lawang se fait de nuit et on peut facilement apercevoir la fumée du Bromo dans la pénombre. On déboule au Café Lava Hostel vers 21h30 (soit 13h de trajet). Je suis frappé par la puissance que dégage le Bromo. On pourrait croire à des coups de tonnerres à chaque fois qu’il crache de la fumée ou des roches en feu. Pour vous donner une idée, le volcan Bromo est situé dans une grande caldeira qui forme en fait un énorme cratère. Le village est situé sur le haut de cet immense cratère, ce qui nous donne une vue magnifique sur la caldeira. De l’hôtel, on aperçoit distinctement des roches en feu sortir du cratère. Impressionnant ! (c’est comme à la télé :p)
Levér 4h et au garde à vous devant l’hôtel dans l’attente de monter dans les jeeps qui nous emmèneront au point de vue. Normalement, on peut monter en haut du cratère du Bromo pour voir son activité continuelle, mais comme son activité est à son top niveau depuis janvier, il est impossible, enfin, trop dangereux d’y monter : les poches de gaz et les retombées de roches en feu n’aidant pas ! nov......Après une petite mésentente sur le trajet de la jeep et une montée dans la nuit noire (enfin avec 2 lampes pour 7 personnes), on est au point de vue mais on ne voit rien, il est trop tôt encore. Par contre, on remarque clairement que les nuages sont aussi au rendez vous et qu’on pourra s’asseoir sur le lever du soleil sur la caldeira …Le soleil perce doucement et offre une lumière bleue sur les nuages (les photos le rendent beaucoup moins forcément). Une fois le soleil sorti, la caldeira apparaît. Elle porte bien son nom de mer de sable ! Elle est magnifique et immense à la fois. Presque en plein milieu trônent 2 volcans dont le Bromo qui crache continuellement de la fumée. Juste en bas du cratère, on distingue un temple et la route qui part du village pour y aller. Dernière le Bromo, on peut normalement voir le Semuru mais le temps est trop nuageux, dommage.En revenant à l’hôtel, une petite marche dans le village nous fait vite comprendre qu’une pluie de cendres est tombée récemment. Je me croirais en Islande quand on est passé derrière l'Eyjafjallajökull ! Tout est noir, façon chaotique et tout le monde travaille à déblayer la cendre (bulldozer, pelle, brouette, etc …). Il est l’heure de partir pour Ijen. Les Français qui étaient avec nous dans l’aventure décident de rester une journée de plus et de partir au temple au pied du Bromo. On apprendra par la suite que c’était encore plus impressionnant d’être à ses pieds. Sensation garantie j’imagine !
Le cratère du Kawah Ijen et son lac turquoise
Le Kawah Ijen est un volcan d'Indonésie situé dans l'est de l'île de Java, faisant partie du volcan Ijen. Son nom signifie « cratère Vert » en javanais. Son cratère sommital contient une solfatare d'où est extrait du minerai de soufre ; il abrite un lac acide réputé pour être le plus acide de la planète.
De retour à Probolinggo, non loin de l'office, on attends notre bus. Quand on nous dit qu'on est les seuls à monter à Ijen et que du coup, on va avoir une voiture "privée", on est soulagé et content. C'est plus agréable en voiture qu'en bus et on s'en est rapidement rendu compte. Après avoir quitté le grand axe, on emprunte un route qui alterne le goudron et les graviers/cailloux. C'est en très mauvais état, et dans tout ça, les scooters, vélos, gros camions roulent au pas. Ca aurait été horrible en bus! Sur le chemin, on passe dans des plantations d’hévéas, de cacao, de café, de choux, de cannes à sucre avec de temps en temps un village isolé.
A 17h, on est à l'hôtel. Situé dans un petit village, il est complètement désert. On est les seuls hôtes. Les 55 chambres sont vides. En haute saison, elles sont pleines, les gens dorment même dehors, sur la grande terrasse, voire carrément chez l’habitant. L’hôtel possède un piscine (froide) et un petit bassin (chaud – avec de l’eau provenant d’Ijen) dans lequel on s’est rapidement plongé pour se rincer de cette longue journée !
Petite balade dans la village, un groupe d’enfant nous aperçoit avec nos appareils photos à la main et c’est la cohue. Ils veulent tous être pris en photo et m’arrachent presque l’appareil pour voir le rendu.
Lever une fois de plus avant 4h, nos chauffeurs nous emmenent au départ de la petit randonnée qui mène au cratère. La montée est douce puis assez raide sur la fin. On ne croise pas grand monde sur le chemin et, à l'approche du cratère, des vapeurs de souffre se font sentir. L'occasion d'utiliser nos écharpes, les porteurs nous diront ensuite qu'il vaut mieux l'humidifier. 3km plus tard, torchés en 1h15, on est au bord du cratère d’Ijen, il est 6h45. Le plateau est bien brumeux et il est impossible d’apercevoir le lac en contre bas. Déception. On est plusieurs à attendre au point de vue de fortune (ah là, ce n'est pas le même standing qu'au Bromo) que les nuages partent ou qu'une belle éclaircie nous permettent de voir le lac.
Les nuages ne partant toujours pas, on décide de faire un peu de marche sur le cratère pour faire le tour et voir si, de l'autre côté, les nuages dégagent la vue. Bingo, les nuages ne sont plus là une fois arrivés et le lac apparait de tout son turquoise. Avec des traces de soufre jaune au centre, le lac ressemble au potage d'une énorme marmite qu'on aurait touillée. En revenant sur le point de vue initial, les nuages ne sont plus là non plus. On aperçoit très distinctement la source de souffre tout en bas du cratère ainsi que les porteurs qui attendent à côté. Certains touristes descendent, apparemment il faut compter 1h aller/retour, dommage qu'on ait plus trop de temps.
Sur la descente, on croise énormément plus de porteurs qu'à la montée. Ils portent à peu près 80/100 kilos deux fois par jour pour gagner seulement 600 roupies/kilo (0,05 €). Ils sont près de 500 à faire des aller/retours et sont divisés en deux équipes: minuit - 8h & 8h - 13h. A partir de 13h, les émanations de souffre sont plus intenses voire très dangeureuses. C'est aussi pour ça qu'il est vivement conseillé aux touristes de faire l'ascention très tôt dans la matinée. La dernière éruption (datant de 2004 ou 2006, je sais plus) avait eu lieu vers 14h. Plus personne ne travaillait à cette heure. Je vous laisse imaginer la même éruption vers 7/8h du matin.
Ces deux cratères resteront dans le haut de notre top 3 de ce voyage !