Pingyao, capitale financière de la Chine
- Écrit et voyagé le 26/04/2011
En revenant de mon séjour à Xi’an, je suis passé par Pingyao (on prononce « pingiao »), c’est à mi-chemin vers Beijing.
Pingyao (littéralement « Confins calmes ») est une ville de la province du Shanxi en Chine.
Cette cité n’a subi que peu de changements depuis la dynastie Ming. Inscrite en 1997 au Patrimoine mondial de l'humanité de l'UNESCO, elle est entourée de hauts remparts.
À l’intérieur, elle conserve de nombreuses demeures d’architecture traditionnelle.
C’est principalement pour ces raisons que la ville vaut le coup d’œil. C’est un peu comme Xi’an en plus petit. Alors, évidemment, c’est une ville que l’on peut faire facilement à pied, par exemple le tour des remparts se fait en 1h30 à peu près.
Une autre particularité de Pingyao réside dans ses banques. Le Routard titre carrément « Les commerçants du Jin inventent la banque ». Au XVe, Lei Lütai, le directeur de Rischengchang, décide de faire voyager des lettres de créance et des billets aux porteurs plutôt que des lingots (plus sûr). Tous les commerçants de Pingyao trouvent le procédé astucieux et y adhèrent. Certains lancent carrément leur propre banque.
Le gouvernement y voit un réel intérêt pour collecter des impôts. Ainsi, le développement s’accélère. A leur apogée, une trentaine de banques ont leur siège à Pingyao, soit la moitié des établissements en Chine. Ne voulant pas suivre la modernisation des marchés financiers chinois, l’épopée s’arrête fin XIXe s et la banque Rischengchang fait faillite à l’aube de la première guerre mondiale.
Je suis arrivé à Pingyao tôt dans la matinée, je vous invite à lire ma galère pour venir en train de Xi’an. Et en arrivant tôt, vers 7h, on découvre la ville toute calme. Les magasins sont fermés, les seules voitures qui circulent sont des taxis ou des camions partant au travail. Les rues sont désertes.
La petite taille de Pingyao permet d'achèter un seul ticket à 150¥ (16€) pour visiter la vieille ville (remparts, musées, vieilles demeures, etc …). Je commence par les remparts en attendant que la ville se réveille un peu. Ils sont déserts eux aussi et beaucoup moins larges que ceux de Xi’an. Le plus intéressant est de constater qu'il s'agit d'une vraie séparation entre le nouveau Pingyao et l’ancien. D’un côté, on voit les vieilles maisons, des ruelles étroites et pavées à peine large pour un seul vélo, des murés s’effondrant, et surtout aucune maison ne dépassant la hauteur des remparts. De l’autre côté: grands immeubles, circulation, affiches publicitaires et quadrillage rectiligne pour les rues.
En redescendant, je découvre ces vieilles demeures de plus près:
- le temple de Confucius avec une étonnante architecture des toits;
- le temple des dieux de la cité avec de surprenantes scènes de torture et de très belles tuiles vernissées;
- le temple taoïste Qingxuguan exhibant notamment 36 scènes de l’opéra classique chinois avec de très belles marionnettes;
- la banque Rishengchang et ses reconstitutions de pièces d’époques à l’aide de mannequins grandeur nature;
- et le marché avec sa grande tour.
Au final, Pingyao est très mignon et peut largement se visiter en une journée. On peut également rester deux jours et en profiter pour aller voir la résidence des Qiao (à 40km) où fût tourner Epouse et Concubines en 1991.