En activité quasi permanente, crachant poussière et gaz, voire parfois des jets de pierres en fusion, le volcan Stromboli est vraiment une étape à ne pas manquer lors d'un voyage en Sicile. Sensations assurées !
Nichée au nord de la Sicile et faisant partie de l'archipel des îles Éoliennes, l'île de Stromboli est vraiment un lieu paisible. Les voitures n'y existent pas. Les ruelles du principal village sont de toute façon trop petites. Les seuls véhicules se limitent à des voitures de golf et des mobylettes.
Ce n'était pas prévu si tôt dans notre voyage, mais nous avons finalement fait l'ascension un 31 décembre !
L'accès à l'île de Stromboli se fait généralement depuis le port de Milazzo. via des ferrys (des hydroglisseurs plutôt). Y arriver, c'est d'abord faire une halte sur une bonne partie des autres îles qui forment l'archipel des îles Éoliennes. À tel point, qu'à force d'aller d'île en île, nous avons quand même demandé à l'équipage si nous n'avions pas manqué notre arrêt ! Au final, la traversée dure à peu près 3h.
A l'approche de notre terminus, le Stromboli s'affirme. Une petite fumée blanche s'échappe en continue du cratère. L'hydroglisseur fait une première halte au sud-ouest de l'île, dans l'un des deux villages de l'île, Ginostra. Stromboli (qui est aussi le nom du principal village) est situé au nord-est. Aucune route ne relie les deux villages, seulement des sentiers de randonnées, puisque le Stromboli déverse sa lave sur deux flans : le flan nord-ouest et le flan sud-est, séparant l'île en deux.
L'hiver aidant, aucun rabatteur ne nous saute dessus à la descende du bateau. Et c'est vraiment agréable. Nous avons presque l'impression d'arriver sur une île non-touristique. Deux voitures de golf sont garées sur un petit parking devant l'unique station service, qui officie pour les bateaux comme pour les mobylettes. L'ambiance du village ferait presque penser à la Grèce, avec des volets bleus et des murs très blancs.
Une fois installés, nous avons rendez-vous à 13h à Magmatrek, l'agence avec laquelle nous allons faire l'ascension. C'est là que nous allons passer pour de vrais touristes parisiens. Le moment honteux de notre voyage ... :)
Pour planter le décor, nous n'avions pas vraiment prévu de faire l'ascension du Stromboli. Seulement aller chatouiller l'Etna (le téléphérique, une petite marche et voilà). C'est pour ça qu'aucun équipement de rando ne faisait parti de notre sac de voyage. Foutu touriste parisien.
Le problème, c'est que même s'il faisait très doux à Stromboli, en haut du volcan, de nuit et en plein vent en restant statique à regarder les explosions de lave, il fait froid ! L'agence nous a donc fournit : une paire de chaussures de randonnées, une lampe frontale, un pantalon coupe vent, des casques et des lunettes.
À savoir. L'ascension du Stromboli ne se fait pas toute l'année. De mi mars à fin octobre, il y a des excursions toutes les après-midi. En dehors de cette période, il est vivement conseillé d'appeler pour savoir quand est prévue une excursion. Par exemple, sur notre séjour (du 27 décembre au 6 janvier) seulement 2 montées étaient prévu: le 30 et 31 décembre. Et finalement celle du 30 a été annulée à cause de la météo.
La première partie de l'ascension est plutôt simple. Le sentier quitte rapidement le village et prend de la hauteur, tout en restant encore dans la forêt. Une fois arrivés sur un terrain plus desertique et volcanique, il est temps de grignoter un peu et surtout de nous couvrir. Le village en contrebas passe peu à peu dans l'ombre du volcan et la petite île de Strombolicchio, face au village, nous regarde. Elle serait d'ailleurs l'ancien cratère du Stromboli, mais c'était il y a 300 000 ans.
La deuxième partie est plus raide mais surtout complètement à découvert. La montée est plus difficile car le sentier est fait de sable avec quelques roches. On piétine beaucoup. Mais, après bien des méandres et des pauses, au détour d'un dernier virage, nous voilà fasse à la source de fumée intarissable du Stromboli ! Quelques mètres plus loin, c'est le moment d'enfiler tous les vêtements pour se protéger du grand froid. Des similis abris bus en béton nous permettent d'être à l'abris du vent pour nous changer.
Les derniers mètres se font sur une crête et nous voilà arrivés sur un petit plateau dominant toute l'île. En contre bas, le cratère actuel crache sa fumée et fait de gros brouhahas toutes les 10 minutes environ. Des fois même, des lueurs rougeâtres font leur apparition. Malheureusement pour nous, le vent n'est pas dans le bon sens aujourd'hui. Les fumées viennent vers nous, il sera difficile d'avoir une belle visibilité sur le cratère et les jets de lave. La vue au sommet est magnifique, le coucher de soleil avec quelques nuages d'un côté, les bourrasques de fumée de l'autre et l'ombre géante du volcan dans la mer.
Il fait un froid de canard là haut, surtout parce qu'on y reste plus d'une heure sans bouger. La terre toute noire fume sans arrêt. Mario, notre guide, creuse des assises avec ses mains, y pose un sac plastique pour que nous puissions avoir les fesses au chaud ! Astucieux !
Un peu avant de redescendre, quand il faisait déjà nuit, lors d'une dernière pause, j'immortaliserais (à main levé) la plus belle projection de lave dans un énième brouhaha. Magnifique !
La descente flingue les hanches vu que c'est encore du sable. Et on bénit le fait d'avoir des chaussures hautes, sans quoi, elles seraient complètement remplies de sable ...
Une fois cette ascension finie et le nouvel anfêté au seul bar / restaurant du village où nous avons trinqué au prosecco bien entendu, nous avons quitté l'île pour faire une pause d'une nuit dans la très tranquille île de Salina.
Elle est bien plus grande que Stromboli. Les voitures circulent sans souci. Mais nous opterons plutôt pour un deux roues pour la journée. Grace à lui, nous visiterons dans la journée les 4 principales villes de l'île, à savoir Lingua, Malfa, Leni et enfin Pollara, tout à l'ouest.
C'est d'ailleurs dans cette dernière ville que nous profiterons d'un magnifique coucher de soleil au bord de l'eau, à côté de garages à bateaux creusés dans la falaise. La dernière photo panoramique reflète parfaitement l'atmosphère.
Salina est une île réputée pour ses vignes et surtout sa spécialité: la malvasia. C'est un vin blanc liquoreux bu souvent en fin de repas et qui est délicieux.
C'est fini pour les îles Éoliennes. C'était un agréable moment reposant, sans touriste et vraiment dépaysant.
Pour les ferrys, nous avions regardé en premier lieu le site Ok-ferry pour avoir une idée des horaires. Ils se sont avérés juste ! Nous avions pris le bateau de 7h30 au départ de Milazzo, pour arriver à 10h45 à Stromboli. 46,70€ pour 2 l'aller.
A Stromboli, nous vous déconseillons de dormir à La Pergola, horriblement cher pour ce que c'est.
Nous avions fait l'ascension avec Magmatrek et les guides Mario et Beatrice (qui parle anglais, allemand, italien et français !) pour 35€ par personne (location du matos compris).
Pour loger à Salina, nous recommandons très chaudement l'hôtel I Cinque Balconi. En basse saison les chambres sont plus abordables (70€ la nuit). L'hôtel est à taille humaine, avec un jardin dans lequel les oranges et les citrons sont en libre service. L'hôte est d'une amabilité incroyable et très attentionné.
La location du scooter nous a couté 20€ pour la journée.