Le passage des frontières russe et mongole
- Écrit le 27/06/2014 - Voyagé le 16/10/2011
Le passage d'une frontière en train est complètement différent de quand on passe la douane à un aéroport. Il faut parfois changer les roues de chaque wagon, attendre des heures dans un wagon “international” qu'on vérifie nos passeports, que les douaniers fouilles chaque wagon pour vérifier que rien n'est illégal, etc.
En résumé, le passage de frontières en train, c'est long !
La première frontière rencontrée est celle entre la Chine et la Russie.
Une fois le train arrêté, les douaniers récupèrent nos passeports à bord et ensuite on est emmené dans la gare d'Erlian, déserte. En fait, ils nous font descendre du train car les voies ferrées mongoles et russes sont plus larges qu'en Chine. Il faut donc changer les “boggies” (les roues du train) de chaque wagon, ça prend un peu de temps.
On passe donc plusieurs heures dans cette gare qu'aucun contrôle de douane ne soit effectué mais comme on nous a pris nos passeports, on ne peut pas aller bien loin !
Bref, après 4h d'attente, on quitte la frontière côté Chine. Le train parcours quelques kilomètres de plus pour s'arrêter maintenant à la frontière côté Mongolie. Le contrôle est plus rapide (pas de changement de roue) et la fouille est expéditive.
Pour fêter ça, nos voisins de cabines (des mongols) s'ouvrent une canette de bière, youhou!
Cette fois, on s'attaque à la frontière avec la Russie, c'est un tout autre monde.
Tous les wagons, sauf le notre, sont détachés. En fait, on est dans le wagon dit “international”. C'est le seul wagon qui reste là, au milieu des voies et même pas à côté d'un quai. Les policiers mongols ont pris nos passeports pour les vérifier et ils ont aussi inspecté le wagon rapidement. L'arrêt dure tout de même 7h.
Avant de parler du côté russe de la frontière, parlons de la contrebande dans laquelle on a été embarqué. On a fait tout notre trajet avec une petite mémé à côté de nous qui avait vraiment beaucoup de bagages pour elle tout seule. À la frontière, un guide mongol est monté dans notre cabine – simplement pour traverser la frontière. Ca a grandement faciliter nos échanges avec mémé. En fait, mémé fait de la contrebande en important des fringues, sacs, chaussures fabriqués en Mongolie vers la Russie. Elle peut les revendre jusqu'à 5 fois plus cher !
Pendant le trajet entre la Russie et la Mongolie, monnayant quelques roubles, elle nous donne des pulls et chaussures à mettre sur nous pour que cela fasse moins suspect ! Le guide nous explique qu'on ne risque pas grand chose, bref, on enfile docilement nos pulls et nos chaussettes en poils de chameau (les fameux !) et c'est passé :)
Le train repart pour traverser le no man's land entre la Mongolie et la Russie. Côté Russie, les militaires sont bien plus minutieux que du coté Mongol concernant la fouille. Impressionnants, ils ne sont pas là pour rigoler et nous le font bien comprendre. On doit sortir de la cabine pendant qu’ils la fouillent avec leurs gros chiens. Mais finalement même mémé ne se fait pas gauler !
Les personnes de l'immigration récupèrent nos passeports. Interdiction formelle de prendre des photos (toujours considéré comme de l'espionnage en Russie) ou de descendre du train tant que nous n'avons pas récupérer nos passeports. Beaucoup plus strict qu'en Mongolie !
5h plus tard, les policiers nous rendent nos passeports, on quitte mémé sur une bise et nous voilà en Russie !
Je n'ai pas pu résister, en quittant Oulan-Bator et la Mongolie, de prendre le panneau d'affichage, étant donné que c'était le jour de mon anniversaire :) Et j'ai fêté ça avec une part de cheesecake mongol !
